La pollution des shampoings “industriels”

“Ils sont susceptibles de contenir 53 substances chimiques ayant un impact néfaste sur la santé ou sur l’environnement”, explique Aurèle Clémencin, anciennement responsable du pôle social et santé du site Noteo. Cette application notait les produits (alimentaires, produits d’entretien, cosmétiques), elle peut être encore téléchargée mais n’est plus alimentée, faute de financements insuffisants.

Pollution de l’eau

Le traitement des eaux usées ne suffit pas à élimer toutes les substances emportées dans les canalisations au moment de se rincer les cheveux. Elles finissent donc leur course dans les cours d’eau, les rivières ou les océans.

Cette pollution de l’eau a un impact sur la vie aquatique, on détecte notamment des anomalies chez certaines espèces de poissons et de crustacés ou encore des difficultés de reproduction (1).

Quelques exemples d’ingrédients auxquels vous pouvez faire attention :

  • le zinc pyrithione, un additif contenu dans les produits antipelliculaires,
  • le niacinamide, destiné à donner un effet moussant,
  • certains parfums comme le linalol et le limonène,
  • les conservateurs, comme le paraben par exemple.

Risque pour la santé humaine

La faune aquatique n’est pas la seule touchée par ces ingrédients nocifs. Le paraben, par exemple, qui est un perturbateur endocrinien, peut impacter la santé de l’utilisateur. L’Organisation Mondiale de la Santé a définie le perturbateur endocrinien comme une “substance étrangère à l’organisme qui produit des effets délétères sur un organisme vivant ou sa descendance à la suite d’une modification de la fonction hormonale“.

Les perturbateurs endocriniens n’ont pas d’effet toxique, mais ils peuvent agir sur la régulation du système hormonal. C’est bien cette modification qui peut engendrer un effet nocif sur l’organisme. Bien que les quantités contenues dans les cosmétiques soient faibles, les expositions sont multiples, il peut donc y avoir un effet d’accumulation (effet cumulatif). (2)

Le triclosan, par exemple, est énormément utilisé en cosmétique et est reconnu en tant que perturbateur endocrinien. Il est souvent utilisé comme conservateur mais aussi comme agent déodorant.

Les labels font-ils la différence ?

Regarder les labels, ok. Mais pas les yeux fermés.

Certains labels ont effectivement un cahier des charges exigeant. Ils garantissent un maximum d’ingrédients d’origine naturelle. Mais n’hésitez pas à jeter un coup d’oeil à la liste des ingrédients, un shampoing peut être bon pour l’environnement mais moins bon pour vous, ou inversement.

Attention, tout de même aux marques qui frôle le greenwashing avec leurs packagings trompeurs et des mots tels que “naturel”, “green”, “végétal”, etc.

Certaines marques proposent des produits bio mais ne peuvent pas se permettre (financièrement parlant) ou refusent tout simplement de certifier leurs produits.

Chaussez vos lunettes.

Pour votre bien, et celui de la planète, nous vous invitons à vous pencher sur les étiquettes. Avec ce que vous avez lu précédemment, vous avez déjà quelques idées des ingrédients à éviter. Lorsque que vous avez un doute, privilégiez les shampoings où la liste des ingrédients est assez courte.

Le marché des produits chimiques tend à être de mieux en mieux encadré. Le REACH (un règlement européen entré en vigueur en 2007) a été créé pour sécuriser la fabrication et l’utilisation des substances chimiques dans l’industrie européenne. (3) Ce règlement a bien sûr ses limites. En effet, il dépend des informations scientifiques fournies par l’industrie. Ça ne vous empêche donc pas de garder l’oeil ouvert.

Et nos shampoings solides dans l’histoire ?

Pour créer notre propre shampoing solide, nous avions deux priorités :

  • Une grande efficacité pour proposer une alternative durable

En effet, une balance était nécessaire entre efficacité et éco-responsabilité. Ça ne servait à rien d’inventer une formule, certes propre, mais inefficace. Si le shampoing vous laisse les cheveux sales, ternes, tout emmêlés, vous repasserez à des shampoings “industriels” et nous aurons échoué dans notre mission. Le but est d’adopter pour de bon un geste mieux pour vous et la planète.

  • Une composition à impact minimum sur l’environnement et la santé

À chaque fois que ça a été possible, nous avons choisi des ingrédients bio et locaux. Nous avons sélectionné l’agent lavant et moussant (le tensio-actif) sur lequel nous avions le plus de recul pour garantir qu’il soit sans danger et efficace. Cet ingrédient est nécessaire à l’efficacité du shampoing, mais nous en avons mis le moins possible car c’est l’ingrédient qui a le plus d’impact sur l’environnement (parmi les ingrédients de notre formule). Encore une fois, nous avons cherché la balance parfaite entre efficacité et composition saine.

 

 

Sources :

(1) “Des shampoings pas très propres“, (2013), Claire Alet, Alternatives Économiques, n° 321, p 46.

(2) LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS – Laetitia Chaussinand

(3) La réglementation REACH

Article écrit par LILY