J’essaye depuis près de trois ans de limiter mes déchets. Je ne suis ni un aventurier, ni un pionnier dans ce domaine. Certains y sont depuis des dizaines d’années déjà et ont beaucoup écrit sur le sujet.
A la question pourquoi s’y mettre ? Je répondrais : « parce que c’est un jeu. »
La démarche est un peu comme dérouler une pelote de laine. La pelote commence avec une sorte de culpabilité positive qui naît de la prise de conscience des défis environnementaux. Internet et la presse ne nous permettent plus d’ignorer ni les quantités de plastique dans les océans, ni les effets de nos pratiques de consommation sur la société et le climat. On réagit d’abord à des événements politiques tels que les COP, les décisions du Président des Etats-Unis, on prend en compte le programme écologique lors d’une élection. Cette petite culpabilité de ne pas en faire plus chatouille mais est essentielle et positive car elle nous amène à tirer un petit brin de la pelote « et moi dans tout ça ? ».
“Moi tout seul je ne change rien”, “je n’ai pas envie de m’arrêter de vivre ou de perdre du temps“, “j’éteins déjà mon PC tous les soirs, je roule de plus en plus à vélo”.
Toutes ces petites barrières ne sont pas nécessairement à lever. On chemine, on les hiérarchise et on voit ce qu’on peut/veut faire selon nos modes de vie et nos priorités. Une fois le nœud démêlé on est poussé dans l’action : « allez on fait quoi, nous, aussi petits que nous sommes ? ».
Pour limiter nos déchets, ma femme et moi avons commencé avec les couches de notre fille de 6 mois. Les couches lavables constituaient un bon défi pour des débutants en Zéro Déchet (ZD dans le jargon). On a alors découvert deux choses : c’est facile et c’est ludique. C’est facile car les produits sont bien pensés. C’est ludique car c’est un défi qui émerge.
Notre poubelle de deux jours s’est transformée en poubelle hebdomadaire. Et on s’est mis à tirer sur tous les brins de la pelote et plein d’envies sont venues. Nous avons appris à refuser poliment tous les sacs jetables, à faire notre lessive nous-même pour réutiliser nos bouteilles, à utiliser des mouchoirs en tissu, à acheter moins de choses inutiles, à manger de saison, à boire dans des gourdes et à réparer ce qu’on aurait eu tendance à jeter. Notre poubelle survit encore tant bien que mal. Mais l’arrivée d’un compost et les solutions de courses vrac vont l’affamer pour de bon…
Je n’ai pas l’impression de faire des efforts. Il faut juste se poser la question et choisir des alternatives qui entrent facilement dans nos quotidiens.
Limiter ses déchets se révèle être un jeu qui créé des résultats concrets. Et qui nous ouvrent sur des questions touchant à notre consommation, notre mode de vie, nos priorités et l’héritage qu’on laisse à nos enfants. C’est passionnant à travailler et à partager. C’est mon exemple à moi, les possibilités sont infinies et chacun a son propre parcours. Et vous où en êtes-vous?
Timothée
A propos de moi: j’ai 34 ans, je suis fier de ma femme et père des deux meilleurs enfants du monde. Nous vivons à Lille après 5 ans d’expatriation lors desquels nous avons découvert la Corée du Sud, les Emirats Arabes Unis (Abu Dhabi) et l’Italie.