I/ Recherche de croissance à tout prix et démarche responsable ne font pas bon ménage

Ça n’est un secret pour personne : la surconsommation est l’une des grandes responsables du réchauffement climatique. En 2 mots, plus on consomme, plus on produit. Or, produire a un coût environnemental. Ce coût peut être réduit en fonction des choix de production, évidemment. Mais un produit, même fabriqué le plus éco-responsablement possible, reste plus impactant négativement que le fait de ne pas le fabriquer. C’est logique et compréhensible par tous. Au vu de la situation actuelle, moins vous consommez, mieux vous consommez.

Faire de la croissance, c’est chercher à vendre toujours plus pour gagner plus d’argent. Cela implique nécessairement de produire en plus grande quantité.

Et pour faire de la croissance, il faut se faire connaître, notamment grâce à la publicité, au marketing. Il faut donc : de l’argent. Grossir vite implique de faire rentrer de l’argent pour financer la visibilité. Cet argent vient d’investissements extérieurs et souvent en échange de parts du capital. On doit donc rendre des comptes aux investisseurs.ses et leur promettre un retour sur investissement. Cela fixe nécessairement des objectifs de croissance importante. Je pense que pour rester maître de ses décisions une entreprise doit appartenir à ceux qui y travaillent.

Par ailleurs, cet argent viendrait financer des campagnes publicitaires sur les réseaux sociaux ou moteurs de recherches connus du grand public dont la priorité aujourd’hui n’est pas la lutte contre le réchauffement climatique, au contraire… On leur donnerait donc de l’argent qu’ils redépenseraient en aggravant la situation climatique… C’est trop incohérent pour nous convenir.

Je n’ai pas envie de devoir rendre des comptes à des actionnaires sur le fait que notre priorité n’est pas la croissance mais le bien commun. On me regarde avec des yeux étonnés quand j’exprime cela mais c’est mon entreprise, je fais ce que je veux ! 😜 Oui je me fiche de la croissance de ManaMani, je veux que Lily et moi puissions en vivre décemment pour que cela nous permette de continuer d’informer et de générer des transitions.

II/ Privilégier la qualité des produits

Produire beaucoup pour vendre toujours plus est difficile sans mettre de côté la qualité des produits et leur impact sur l’environnement. Je veux que les habitudes que vous adoptez grâce à nos produits soit pérennes et durent. Cela n’est possible qu’avec des produits de grande qualité. J’entends trop de personnes autour de moi me dire qu’elles ont abandonné leurs efforts car c’était “trop difficile”, “moins agréable”, etc. On trouve trop de produits soi-disant écolos sur le marché qui nuisent à la cause plutôt que de la servir. La recherche de croissance à tout prix peut conduire à vouloir produire plus pour moins cher et l’impact sur l’environnement est quasiment direct. On change les matières premières et les procédés de fabrication pour du low-cost pas vraiment “planet friendly”.

Prenons l’exemple des savons solides et de la saponification à froid: Nous avons choisi de fabriquer des savons 100 % naturels et saponifiés à froid:

  • En terme d’impact énergétique lors de la fabrication c’est le top. Il n’y a pas de cuisson, ça fait tout ça d’énergie économisée par rapport à un savon traditionnel. On mélange les beurres et huiles à la main, on coule dans un moule, on attend 6 semaines que le processus de saponification se fasse et on découpe, à la main.
  • Ce savoir-faire artisanal permet de n’utiliser que des ingrédients naturels: des beurres, des huiles et de la soude. La saponification à froid est un processus chimique naturel; la soude s’en va pour laisser place aux seuls beurres et huiles contenus dans la formule. Double avantage: meilleurs et plus nourrissants pour la peau que des savons cuits (la cuisson tue les vertus des beurres et huiles) et moins polluants pour les eaux usées : on se lave sans salir la planète, c’est pas mal non plus. 😉 Les savons cuits contiennent la plupart du temps des additifs chimiques tels que les tensioactifs (nécessaires pour les shampoings mais on peut faire un savon sans alors autant le faire) qui ont un impact sur l’environnement s’ils ne sont pas biodégradables.

Gardez en tête cette règle qui se vérifie quasiment 100 % du temps : Les produits qui sont meilleurs pour vous (naturels, bio, etc) sont meilleurs pour la planète. Cela concerne autant leur fabrication que leur impact pendant leur durée de vie que leur fin de vie. Vous choisir vous, c’est aussi choisir la planète et vice versa.

 

III/ Acheter ce dont vous avez besoin

Devoir croître vite en vendant plus va à l’encontre de ce que nous voulons : des produits de grande qualité que vous achetez parce que vous en avez VRAIMENT besoin et non parce que vous avez vu le produit pour la 10ème fois dans une pub sur vos réseaux sociaux.

Par exemple, je ne souhaite pas vous vendre notre kit démaquillant si vous êtes déjà équipé.es de cotons lavables, je veux qu’il vous donne envie d’arrêter de jeter du coton et que vous l’achetiez pour cela. Je souhaite que le mode de consommation zéro déchet et réfléchi devienne un reflex pour tous et toutes et que cela soit normal. Je suis d’ailleurs heureuse de voir que les entreprises proposant du zéro déchet se multiplient, cela veut dire que ce mode de consommation se démocratise. Attention néanmoins au greenwashing, nous y reviendrons dans un autre article.

Je veux un monde où nous consommons moins mais mieux, où les richesses sont mieux réparties et donc les inégalités moins importantes. Je suis probablement idéaliste mais je veux croire qu’à notre échelle de toute petite entreprise, on peut changer les choses. Comment ? Bien sûr en refusant le système de notre société de croissance et de surconsommation mais pas que. Aussi en vous informant grâce à notre blog, nos réseaux sociaux. Grâce à vous qui partagez nos contenus à vos proches et choisissez de nous faire confiance pour votre transition. Grâce à des produits bien faits dont les ventes nous permettent de rémunérer notre travail de recherche, d’information et de partage. Je veux grandir de façon naturelle, en privilégiant l’organique et que vous veniez parce que vous souhaitez consommer différemment parce que vous aurez lu et que vous saurez qu’il est urgent d’agir et non pas parce que vous aurez été bombardé.es de contenus payants ventant les mérites de notre shampoing solide.

J’ai envie de croire en une consommation locale, de proximité. Que nous sachions à qui sert l’argent que nous dépensons. Je voudrais voir fleurir des petites entreprises comme ManaMani partout en France et dans le monde pour que nous puissions toutes et tous nous approvisionner de façon locale sur tout ce qui est essentiel. Car oui, nous ne proposerons toujours sur notre boutique que des produits utiles et essentiels au quotidien.

EN CONCLUSION : VOUS VOUS ÊTES TOUS ET TOUTES ACTEURS.RICES DU CHANGEMENT

“Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde.” Gandhi

Votre carte bleue est un bulletin de vote. On ne le dira jamais assez: chaque achat que vous réalisez est une demande de refabrication du bien/service acheté. Si vous arrêtez d’acheter du plastique à usage unique, on n’en produira plus. Bien sûr que nous souhaitons que les politiques et les grandes entreprises prennent le problème à bras le corps et que tout ne repose pas sur les citoyen.nes. Mais cela dit, ne négligeons pas l’impact que nous avons, principalement par notre façon de consommer.

Si vous souhaitez voir des entreprises VRAIMENT responsables se multiplier (ManaMani ou d’autres), parlez d’elles, achetez chez elles. En faisant marcher le bouche-à-oreille et en leur étant fidèles, vous leur permettez d’exister en leur évitant le marketing “anti-planète”.

Bref, ManaMani est et restera une petite entreprise, qui peut-être connaîtra la crise, mais qui au moins ne contribue pas à faire fondre la banquise. 😊

Article écrit par Maud