Qu’est ce que le GIEC ?

Le GIEC, c’est une équipe de choc qui rassemble des scientifiques de diverses spécialités et de nationalités différentes. Ils ont pour mission d’élaborer un rapport synthétisant des milliers d’études autour du réchauffement climatique et du rôle de l’activité humaine dans tout ça.

Ces rapports scientifiques sont ensuite transmis à de nombreux États, qui les utilisent pour guider la prise de décisions politiques visant à lutter contre le réchauffement climatique.

Comme il y a un sacré paquet d’informations à traiter, ils se sont réparti le travail :

  • Une équipe étudie les aspects scientifiques du changement climatique.
  • Une autre l’impact et la vulnérabilité des systèmes socio-économiques et naturels.
  • Une troisième, les solutions envisageables.
  • Et enfin, une équipe spéciale s’occupe des inventaires nationaux de gaz à effet de serre. (On y reviendra plus tard 😉 )

On récapitule

Le précédent rapport du GIEC (celui de 2013-2014) avait alarmé le monde sur le fait qu’une hausse de la température de 1,5°C par rapport au niveau préindustriel (1850 – 1900), aggraverait les impacts sur l’humain et la planète. Suite à ce signal d’alarme, de nombreux pays ont signé l’Accord de Paris (en décembre 2015), dont la promesse était de poursuivre les actions menées pour limiter la hausse de la température planétaire en dessous de 2°C.

Pour comprendre la situation, on répond aux questions les plus courantes:

1) Sommes-nous réellement responsables du changement climatique ?

Le climat est influencé par :

  • Des facteurs naturels : l’activité du soleil et les éruptions volcaniques entraînent des variations (réchauffement ou refroidissement) de températures, à plus ou moins long terme.
  • Des facteurs humains : À cause de la combustion d’énergies fossiles, de l’utilisation des terres et d’autres ressources, la concentration de gaz à effet de serre et d’aérosols dans l’atmosphère augmente, et influe sur la température.

Comment savoir si l’humain est bien responsable de ce réchauffement ? Grâce aux simulations réalisées en incluant seulement les facteurs naturels (les facteurs humains sont exclus totalement). Nous nous sommes rendus compte que les facteurs naturels seuls ne sont pas capables d’engendrer et d’expliquer les changements climatiques actuels.

2) Comment les gaz à effet de serre réchauffent-ils la planète ?

Le soleil envoie en permanence son énergie à la Terre. Une partie de cette énergie (celle qui n’est pas réfléchie) est absorbée par la surface terrestre, qui se réchauffe en l’absorbant.

Les surfaces et l’atmosphère émettent alors un rayonnement infra-rouge, qui est absorbé par certains gaz et par les nuages. C’est ce qu’on appelle l’effet de serre.

Le reste est émis vers l’univers et la température de la Terre se régule pour trouver un équilibre entre l’énergie du soleil absorbée en permanence et celle renvoyée sous forme de rayonnement infra-rouge.

Une augmentation des gaz à effet de serre suite aux activités de l’homme piège une partie de ce rayonnement. Ce qui provoque une hausse de la température des surfaces. C’est la cause principale du réchauffement climatique observé ces dernières décennies.

gaz à effet de serre - schéma explicatif
Crédits : Meem/Dicom

3) On y est au +1,5°C ?

Non, nous sommes aujourd’hui autour de +1°C, toujours par rapport à cette période préindustrielle. Mais si des efforts drastiques ne sont pas réalisés immédiatement, il sera impossible de limiter cette hausse de la température à +1,5°C.

Si cette hausse venait à se poursuivre au même rythme que lors du précédent rapport, nous atteindrions les +1,5°C vers 2040. Sauf que selon le dernier rapport, la situation s’est aggravée et ce scénario serait atteint dix ans plus tôt, soit dès 2030…

4) Pourquoi se base t-on sur la période préindustrielle ?

Il est en effet important de préciser de quelle période on parle, car la période préindustrielle pourrait être n’importe quel moment avant la révolution industrielle. Cependant, le rapport du GIEC a choisi de se baser sur la période préindustrielle de 1850 à 1900. À cette époque, la mesure de la température est relativement fiable. Des moyennes de températures sont ensuite réalisées sur des périodes de 30 ans, afin de tenir compte des influences naturelles sur la température (éruptions volcaniques, activité solaire, etc.).

période préindustrielle

5) La planète se réchauffe t-elle partout, de manière homogène ?

Non. Les continents se réchauffent plus vite que l’ensemble de la planète. D’ailleurs, plus d’un cinquième de la population mondiale vit d’ores et déjà dans une région où le réchauffement a été supérieur à 1,5°C pendant une saison au moins !

Et les impacts ?

Eux aussi, ne se ressentent pas de manière uniforme : une hausse moyenne de 1,5°C augmente les risques de vagues de chaleur et de fortes précipitations.

L’impact se ressentirait aussi sur les populations : les personnes pauvres deviennent encore plus pauvres et plus nombreuses. Pourquoi ? Car les espèces animales et végétales se répartissent différemment. Les rendements agricoles sont donc réduits et les incendies de forêts sont multipliés.

 

6) A quoi s’attendre à moyen et long terme ?

Le GIEC prévoit :

  • Des phénomènes climatiques aggravés : l’évolution du climat modifie la fréquence, l’intensité, la répartition géographique et la durée des événements météorologiques extrêmes (tempêtes, inondations, sécheresses).
  • Un bouleversement de nombreux écosystèmes : avec l’extinction de 20 à 30 % des espèces animales et végétales, et des conséquences importantes pour les implantations humaines.
  • Des crises liées aux ressources alimentaires : les productions agricoles pourraient s’amoindrir, provoquant de graves crises alimentaires, sources de conflits et de migrations.
  • Des dangers sanitaires : le changement climatique impacte directement le fonctionnement des écosystèmes et donc la transmission des maladies animales.
  • L’acidification des eaux : la concentration en CO2 (dioxyde de carbone) dans l’océan augmente, entrainée par l’augmentation du CO2  dans l’atmosphère. Le CO2 , au contact de l’eau, se transforme en acide carbonique. Les récifs coralliens et certains types de plancton (nécessaires à l’équilibre de nombreux écosystèmes) sont directement impactés.
  • Des migrations de population : l’augmentation du niveau de la mer (26 à 98 cm d’ici 2100, selon les scénarios) devrait provoquer l’inondation voire la disparition de certaines zones, entrainant le déplacement de certaines populations.

7) Et si le réchauffement était de 2°C, quels seraient les impacts ?

Ce +0,5°C supplémentaire aurait des conséquences encore plus lourdes. Lors des jours extrêmement chauds, la température augmenterait d’autant plus sur les terres. Les épisodes de fortes précipitations suivis d’inondations seraient encore plus nombreux.

Du coup, ce qu’il faut retenir : plus nous limitons le réchauffement, plus des impacts seront évités !

8) Comment pouvons-nous limiter le réchauffement planétaire à notre échelle ?

Chaque geste compte, alors continuez de vous informer pour savoir sur quels leviers vous pouvez agir.

  • L’alimentation : Nous vous invitons à visionner le documentaire Cowspiracy (disponible actuellement sur Netflix). Dès les premières minutes, vous pourrez réaliser l’impact monstre qu’à l’élevage intensif d’animaux destinés à nos assiettes. (À compléter si vous le souhaitez, avec le visionnage de Seaspiracy, qui se concentre sur la vie marine.)
  • Les transports : Si vous le pouvez, limitez au maximum l’utilisation de l’avion. Repensez vos trajets. Peut-être que vous pouvez faire du co-voiturage, ou utiliser les transports en commun, ou investir dans un bon vélo.
  • La consommation : La fabrication, le transport etc. d’un produit entraîne des gaz à effet de serre qui contribuent au réchauffement. En repensant notre consommation de manière plus minimaliste et durable, nous limitons les achats inutiles et le gaspillage.

Voilà ce que nous pouvons vous expliquer (assez brièvement certes!) sur les points soulevés par ce nouveau rapport du GIEC.

Le sujet est trop vaste pour tout aborder dans un seul article, alors n’hésitez pas à nous dire si vous voulez que l’on approfondisse le sujet !

Posez-nous vos questions en commentaire, nous y répondrons de notre mieux !

Et vive la résilience !

Autre article qui pourrait vous intéresser : L’éco-anxiété.

Sources :
Visuels : Pexels

Article écrit par LILY