“C’est naturel, il y a toujours eu des canicules.”

Well…nope.

Vous vous demandez si les canicules peuvent être de cause naturelle ou si elles sont liées aux changements climatiques (cause humaine) ? On vous évite le suspens : sans nous (et nos gaz à effets de serre), il n’y aurait pas autant de canicules.

Comme nous le fait remarquer Bon Pote dans cet article (1), “nous avons connu autant de vagues de chaleurs entre 1960 et 2005 (en 45 ans) que de 2005 à 2020 (en 15 ans)”.

Ce que l’épisode caniculaire de juin 2019 nous a appris

Au lendemain de la vague de chaleur de juin 2019 (période où des températures records historiques ont été atteintes en France et dans d’autres pays), des climatologues ont mis en évidence le lien entre la contribution humaine au réchauffement climatique, et l’augmentation des fréquences et de l’intensité des canicules.

Les chercheurs ont fait des simulations avec et sans l’apport de gaz à effets de serre. Les résultats (2) ont été les suivants :

  • Le lien entre la survenue de canicule du type de celle connue en juin 2019 et le réchauffement climatique est clairement démontré.
  • “L’augmentation de la probabilité ou de l’intensité de telles canicules est en grande partie attribuable aux changements climatiques d’origine humaine.”
  • “Les extrêmes de température sont amplifiés lors de canicules. Les températures moyennes augmentent de 2 °C, les températures extrêmes en cas d’évènement caniculaire peuvent augmenter de 4 °C.”

Et pour demain, ça donne quoi ?

Selon cette étude (3), en 2050, Paris connaîtra des températures similaires à celles de Canberra (capitale de l’Australie, eh non ce n’est pas Melbourne ou Sydney, oui oui on est sûres 🤓). Il faut préciser que cette étude s’est basée sur un scénario OPTIMISTE du réchauffement climatique.

graphique réchauffement climatique en 2050
Étude basée sur le scénario le plus optimiste du réchauffement.

Cet article (1) nous alerte sur le fait que les canicules pourraient être bien plus fréquences, fortes et longues. “Sans changement drastique de politique climatique, il y a de très fortes chances d’atteindre la barre des 50 degrés en France.” La nécessité d’agir à notre échelle et collectivement pour limiter le changement climatique est incontestable. Le rapport du GIEC est clair, il est urgent d’agir maintenant.

Ces canicules ayant déjà lieu, il faut bien évidement faire preuve d’adaptation.

S’adapter pour réduire les conséquences des canicules

Comment peut-on s’adapter ?

  • En végétalisant nos villes. Une étude menée à Manchester (5) a révélé que l’ombre des arbres dans les rues réduisait les températures de surface de 12°C en moyenne et que les surfaces en béton ombragées en permanence par un banc d’arbres étaient refroidies jusqu’à 20°C en été.
Végétaliser les espaces urbains
  • En faisant évoluer notre agriculture. Par exemple, en cultivant des espèces végétales qui résistent à la sécheresse.

Pourquoi est-il urgent de s’adapter (1) ?

  • “L’augmentation de la probabilité des feux de forêt et de la sècheresse” (cliquez sur les mots pour en savoir plus).
  • L’augmentation de la consommation d’énergie électrique (surtout lié à la climatisation dans les milieux urbains).
  • La canicule peut aussi avoir des conséquences sur la production d’électricité par les centrales nucléaires et sur la sûreté des centrales nucléaires (6). “Les réacteurs nucléaires et les piscines d’entreposage du combustible usé doivent être refroidis en permanence. Pour cela, les centrales nucléaires prélèvent de l’eau dans une « source froide » (un cours d’eau, un estuaire ou la mer, selon la situation géographique des centrales), et la rejettent plus chaude en quantité variable selon le mode de refroidissement. La canicule peut entraîner une période d’étiage (les cours d’eau sont à un niveau minimal et leur débit est plus faible). Des températures élevées peuvent aussi avoir des conséquences sur le fonctionnement des ventilations, des matériels de sûreté, et plus globalement sur les capacités de refroidissement des systèmes de sûreté assurant l’évacuation de la puissance du réacteur.”

Qui est VULNÉRABLE lors de canicules ?

C’est triste à dire…mais (pratiquement) tout le monde.

Qui est vulnérable lors de canicule ? – Graphique Santé Publique France (4)

Santé Publique France nous rappelle quelques mesures à prendre face à ces fortes chaleurs :

  • Boire de l’eau régulièrement, même si on n’a pas soif.
  • Éviter l’alcool.
  • Rester au frais : éviter les sorties aux heures les plus chaudes.
  • Maintenir son logement au frais.
  • Eviter les efforts physiques aux heures les plus chaudes (travail, sport).

Dans la journée, persiennes et vitrages seront :

  • maintenus fermés du côté du soleil. Leur double obstacle limite l’entrée de la chaleur dans la pièce.
  • ouverts du côté ombragé si cela permet la réalisation de courants d’air. Dans ce cas, pendre une serviette humide pour que l’évaporation refroidisse l’atmosphère. S’il n’est pas possible de faire des courants d’air avec les seules fenêtres à l’ombre, les maintenir fermées.

Dès que les températures extérieures sont inférieures à la température intérieure :

  • ouvrir en grand les persiennes et vitrages pour rafraichir le logement.

Si le logement ne peut pas être maintenu frais :

  • se rendre dans un endroit frais (bibliothèque, cinéma, magasins, pièce rafraîchie…).

Sources :

 

Article écrit par LILY